Une adresse du président Ouattara qui accouche d’une souris.
Le président ivoirien Alassane Ouattara sera candidat à sa propre succession en 2025 et il vient d’entamer sa campagne en énumérant son programme de société par un bilan qui parle pour le moment en sa faveur, selon ses dires. Il sera candidat. Les signes ne trompent pas, il le sera. Cette adresse semble accouchée d’une souris.
Il a dribblé tout le monde, le président Ouattara. Il est passé entre les mailles des filets et il a fait l’éloge de son propre bilan. Pour ceux qui rêvaient de le voir faire ses adieux à la politique, ne désignant qui seront ses dauphins doivent revoir leur analyse car, de cette sortie, il vient de prendre le peuple à témoin pour tous ces travaux titanesques réalisés et n’a pas daigné compatir aux morts noyés dans les inondations. Tout le monde avait cru qu’il donnerait des consignes pour revoir le coût de l’électricité, mais il a comparé le coût local à celui des voisins et il en a déduit que les ivoiriens font trop les enfants gâtés, qu’ils se remettent au travail, car chez les autres, le coût de l’électricité est plus élevé.
Si, lui Ouattara est candidat, il sera délicat à Gbagbo de l’être et réduire le champ d’espoir au PDCI RDA qui espère que Ouattara s’atténue pour lui faire la passe. Bonne ou mauvaise lecture de la situation, ce sont des signes qui se dégagent. Quand la France voit l’avancée des Russes en Afrique et que la Côte d’Ivoire compte dans son schéma avec Ahoua Don Mello, le seul qui vaille la peine de faire bloc, c’est bien le président sortant, Alassane Ouattara. Il se montre le maître du jeu politique ivoirien parce qu’il a et aura toujours le soutien de l’OTAN et qui dit l’OTAN dit la France-Afrique. Ouattara reste et veut demeurer le pion de ses alliés.
Son récent séjour parisien, encore en Corée sud et repartir à nouveau en Suisses qui l’a conduit à rencontrer le président ukrainien n’est pas fortuit, ce sont des signes avant-gardistes de positionnement géopolitique et stratégique.
Ouattara sait très bien qu’il reste et demeure une garantie pour son parti et ses alliés. Les quelques mises en ordre dans son pays, comme la prise d’une amnistie générale pour pour mettre à tout le monde d’être libre et compétiteur. Il sait aussi que les enjeux sont énormes, il ne va pas donner une petite fenêtre à quiconque de vouloir lui ravir son fauteuil présidentiel pour des élections.
Il n’a pas soutenu les candidats qui passent le baccalauréat, même s’il a reconnu que les jeunes filles prennent leur part dans la scolarisation, aussi, si elles sont des proies faciles aux prédateurs sexuels qui continuent de semer le désordre dans le milieu scolaire, puisque les sanctions infligées à ceux-là, sont méconnues par le peuple. Il y a eu depuis jeudi dernier, un déluge qui s’est déversé sur la ville d’Abidjan et quelques villes de l’intérieur, causant des dégâts et des pertes en vie humaine; là aussi, on n’a pas senti la compassion du président de la république. Peut-être qu’il le fera plus tard, mais c’est là et maintenant que les victimes attendaient sa compassion, mais, il n’y a rien à voir, circulez.
Le président Ouattara a fait attendre les ivoiriens pour les laisser sur leur faim sur certains sujets brûlants de son pays. Le monde évolue et la Côte d’Ivoire se situe, selon, son président, parmi les meilleurs pays où il fait bon vivre. Pour ceux qui veulent apporter des contestations, qu’ils reviennent plus tard, la boutique est fermée.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
